C’est évidemment la grosse information de la journée : le champion du monde 2007 Kimi Räikkönen est de retour en Formule 1 après avoir signé avec LRGP (ou devrais-je écrire plus simplement Lotus…). Si je suis absolument ravi qu’un sixième champion du monde (un record !) se joigne à la liste de pilotes engagées en 2012, je suis plus que dubitatif sur l’entente à venir entre la flamboyant pilote finlandais et le consternant Eric Boullier. Je vais donc essayer de peser le pour et le contre.
Encore un champion du monde de retour !
Deux ans après Michael Schumacher, voici donc un nouveau champion du monde qui décide de revenir en F1, par la grande porte. A la différence de l’Allemand, Kimi Räikkönen n’a toutefois jamais abandonné la compétition de haut niveau, avec deux saisons (certes décevantes) en WRC, quelques courses en NASCAR et même des tests avec Peugeot en sport-prototype. Il est aussi beaucoup plus jeune. A 32 ans, bien affuté et motivé, il ne devrait pas avoir perdu beaucoup de sa vitesse et de sa vista même si, l’usure aidant, il ne sera sans doute plus jamais aussi rapide qu’à sa grande époque entre 2003 et 2007.
L’autre bon point concerne bien évidemment sa formidable popularité, dans le monde entier. Pour son équipe , comme pour la F1 en général, cela ne peut qu’être positif en retours médiatiques.
Mais au-delà de l’excitation légitime procurée par le retour aux affaires de Kimi Räikkönen subsiste de grosses interrogations. Ainsi, ce transfert m’étonne surtout du fait que le pilote finlandais plante à la fois le groupe Peugeot/Citroën et Red Bull, deux marques qui lui ouvraient chacune à leur manière de sacrées perspectives à venir. Qu’à cela ne tienne, l’appel de la F1 aura donc été trop fort.
Une équipe qui se cherche…
Sans leader sur la piste et avec un management en-dessous de tout, LRGP n’a de cesse de plonger dans la hiérarchie depuis maintenant deux ans. Sur le papier on peut même se demander ce qui motive un ancien champion du monde à rejoindre une équipe dominée en fin de saison par Force India et faisant tout juste jeu égal avec Sauber et Toro Rosso. D’autre part, Kimi Räikkönen coûte cher, extrêmement cher même puisqu’il est tout simplement le pilote le plus cher du plateau. Aucun chiffre n’a encore été communiqué par l’écurie sur le montant ce contrat, mais gageons qu’il vaut à lui seul une vingtaine de Romain Grosjean !
Mais le vrai problème vient (ou viendra) du management calamiteux de l’équipe par Eric Boullier. N’est pas Flavio Briatore ou Christian Horner qui veut, et force est de constater que tant du point de vue de l’image que des résultats, son bilan est pitoyable. De plus, la personnalité d’Eric Boullier tranche singulièrement avec le caractère du Finlandais et on se souvient aussi comment celui-ci avait peu goûté les annonces prématurées de son transfert chez LRGP en 2010 !
Il y a évidemment un scénario que l’on ne peut pas écarter et qui arrangerait tout le monde (sauf le principal intéressé évidemment), c’est l’éviction pure et simple d’Eric Boullier liée à l’arrivée de Kimi Räikkönen, façon tonton flingueur (« Aux quatre coins du paddock qu’on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle »), auquel cas l’avenir pourrait peut-être s’annoncer un peu plus radieux. Aux dernières nouvelles, nous devrions retrouver le solide Russe Vitaly Petrov, mais qui ne lui fera pas d’ombre, à ses côtés l’an prochain. A moins d’une nouvelle surprise…
A titre personnel j’aurais préféré voir Kimi Räikkönen s’investir davantage en NASCAR, où il avait beaucoup à gagner, mais il n’a jamais que 32 ans et encore un bel avenir devant lui. C’est ce que je lui souhaite.
Photo : LRGP